BILL
HURLEY
Thought I heard a heartbeat. Haw !
(Avec l'aimable
autorisation du magazine Blues Again)
« Quand
Lee Brilleaux est mort, on m’a demandé de chanter à
ses funérailles »
« Franchement, la France est un de nos meilleurs endroits »
Le contraste est étonnant entre la puissance de sa voix sur
scène et sa douceur lors de l’interview. Bill Hurley
dégage immédiatement un gros de bonus de sympathie.
Il est tellement rétif à la frime… Contrairement
à nombre de ses collègues il aurait pu faire tout autre
chose, avoir un vrai job, des potes, un pub où écouter
les autres jouer. On ne l'aurait jamais su et on serait passé
à côté d'un des meilleurs chanteurs de rock de
ces trente dernières années.
Blues Again : Le concert de ce soir à Cognac, s’inscrit-il
dans le cadre d’une tournée ?
Bill Hurley : Non, c'est un concert unique. Je connaissais ce
festival, on devait déjà s’y produire l'an passé
mais ça n’a pas été possible. Il y a six
semaines, nous étions programmés dans un autre festival
en plein air, à Marseille, avec Albert Lee et Ana Popovic.
Tu
as vu des concerts, ici ?
Oui, j'ai vu Georges Clinton hier. Intéressant. Je l’avais
déjà vu dans les années 70, il était passé
en Angleterre avec Funkadelic. En fait je préfère déambuler
dans la ville, écouter les groupes qui jouent dans les bars
et dans le parc. Il y a des groupes vraiment bons…
Tu
as vu Dr Feelgood hier ?
Ils ont été fabuleux. Dr Feelgood et nous, on se connaît
depuis 1978. Quand Lee Brilleaux est mort, on m’a demandé
de chanter à ses funérailles. J'étais également
sur scène avec lui lors de son tout dernier concert, à
Canvey Island, deux semaines avant sa mort. Un album live a été
enregistré pour l’occasion (Down At The Doctors). J’en
garde un souvenir très triste, c’était un vrai
projet de fans avec les membres du Feelgood original.
On
t'a surnommé le Wilson Pickett blanc, on a comparé ta
voix à celle de Van Morrison…
Je sais, c'est très agréable. Wilson Pickett et Elvis
Presley sont mes deux grandes références depuis que
je suis gosse. Pour les autres ? Steve Marriott des Small Faces,
Bobby Bland, Eddy Cochran, Little Richard, Eric Burdon…
Que
faisais-tu avant les Inmates ?
J'appartenais à Ronnie and the Biggs, un groupe semi-professionnel.
On a sévi de 1971 à 1976, puis j'ai fait quelques petites
apparitions dans des groupes de dixieland, comme ça, juste
pour le fun. Normal, mon éducation musicale passe par le jazz
et par le blues, Dinah Washington, Bessie Smith, Billy Holiday…
Un jour de 1977, un certain Peter Gunn (futur guitariste des Inmates)
et un certain Ben Donnaly (futur bassiste) passent une annonce dans
le Melody Maker. Ils cherchent un chanteur et un batteur. J'auditionne.
Ça le fait. Puis on tombe sur Eddy Edwards pour la batterie
et Tony Oliver pour la seconde guitare. Lui, jouait dans un groupe
appelé les Cannibals. L’année suivante, on commence
à assurer des petits gigs sur Londres et on décroche
un engagement régulier dans le circuit du pub-rock. En 1979,
voilà le management d'Elvis Costello qui nous propose un contrat.
Tu parles si on a dit oui !
Comment
viens-tu au chant ?
Vers cinq, six ans. Quand j'étais gosse, pendant les vacances,
je m’inscrivais à ces concours qu’on nomme talent
shows chez nous. Je chantais également dans la chorale de l'école.
Quand j'en ai eu quatorze, j’ai commencé à me
vieillir pour pouvoir entrer dans les pubs du West End. Un des premiers
groupes pour lequel j'ai chanté faisait dans le dixieland.
Je chantais du Louis Armstrong, des trucs comme When The Saints Go
Marching In. J’étais grand, je parvenais à les
bluffer, ils pensaient que j'en avais seize. Tout ça ne date
pas d’hier comme tu vois. C'est difficile le chant. Jusqu'à
quinze ans, je chopais un trac fou chaque fois qu’il fallait
chanter devant quelqu’un !
Les
critiques ne sont pas tendres avec le troisième album des Inmates,
Heat Wave In Alaska (1982). Il n'a d'ailleurs jamais été
réédité en CD...
On était vraiment déçus par ce disque de toute
façon. On n’a pas pu s’entendre avec Stuart Coleman,
le producteur. Le projet n’était pas très pertinent,
tout allait trop vite. Comme nous n'aimions pas le mixage, qu’on
trouvait l’album trop faible, nous avons exigé que l’album
ne sorte pas. Ils l’ont finalement sorti (chez WEA), mais pas
en Angleterre. D’ailleurs, il n'est peut-être sorti qu'en
France, ce disque ! Après ça, la maison de disques a
rompu tout lien avec nous, cassez-vous, on veut plus vous voir ici !
Certaines chansons d’Heatwave figurent sur un best-of sorti
en Angleterre il y a deux ans, Dirty Water, qui couvre nos trois premiers
albums. Cette compile propose six titres de Heat Wave… mais
à part ça, ça m’étonnerait fort
que l'album soit réédité un jour.
Bah !
n’importe comment, tu ne l'aimes pas…
Disons que... Non, je l’aime pas ! (Rires.)
Ton
come-back au sein des Inmates s’est effectué à
l’occasion d’un concert à Paris, en 1987. Les Inmates
avaient été invités par Libération pour
rendre hommage à Sergent Peppers. Comment est-ce arrivé ?
Pourquoi Libé a-t-il fait appel aux Inmates ?
C'est étrange, en effet. Je suppose qu’ils voulaient
voir ce qu’un groupe de rock basique pouvait faire du répertoire
des Beatles. Jiri Smetana trempait dans ce projet. C'est un grand
fan des Beatles, il avait très envie qu'on s'y colle.
Jiri
Smetana ?
C’est un vieil ami des Inmates, on le connaît depuis 1977.
Il dirigeait le Gibus où on était programmés.
Jiri a notamment produit mon premier solo (Double Agent). Pour en
revenir à ce concert et à l’album live qui en
est issu (Meet The Beatles), le prétexte était effectivement
de célébrer les vingt ans de Sergent Peppers, un truc
très bizarre à faire. Pour être honnête,
on était morts de trouille. On nous a tout organisé,
ensuite on nous a dit : Voilà Messieurs, il vous reste deux
semaines pour répéter ! Je connaissais quelques
titres, bien sûr, mais on a dû travailler tous les autres
dans l'urgence. Franchement, je crois que ce concert à La Villette
fut notre meilleur concert. Un public de 6 000 personnes, une super
bonne ambiance…
Il
n'y a pas eu beaucoup de changements dans le line-up des Inmates…
Nous sommes amis depuis très longtemps, nous habitons tous
dans le même coin du nord de l'Angleterre. Là, nous avons
un nouveau bassiste, Ben a quitté le groupe l'année
dernière. Il travaille maintenant en hôpital mais il
joue encore de temps en temps avec moi. Je chante aussi pour les Inforcers.
On assure quelques gigs dans des clubs, et Ben en fait partie. Ça
l’arrange, il n’est pas obligé de se taper de longs
déplacements. Avant ça finalement, le seul changement
significatif fut un changement de batteur (Eddy Edwards remplacé
par Eddie tout court, ex-Vibrators).
Donc
l'explication, c'est l'amitié…
Oui.
Silvério
(1997) est l’un des meilleurs albums de rock de ces vingt-cinq
dernières années, et je pèse mes mots !
Tu le définirais comme un album de blues ?
Ironiquement, Silvério est le dernier album que nous ayons
enregistré au Greenhouse, notre studio londonien. Un son excellent.
Des groupes comme Jesus and the Mary Chain sont passés par
là. Le Greenhouse a fermé par la suite… Euh, quant
à Silvério, il y a du blues là-dedans, c'est
sûr et certain.
La
chanson Turpentine est une reprise du Cool Drink Of Water Blues de
Tommy Johnson, non ?
Tout à fait. Et si tu me demandes les raisons de ce choix,
eh bien… je ne saurais vraiment pas quoi te répondre !
En général on commence par enregistrer des démos,
35 à 40 chansons pour chaque album. Ensuite, on vote. Cette
fois-là, Turpentine a recueilli plus de suffrages que les autres.
Jusque là, ce qu’on avait fait de plus blues, c’était
une chanson intitulée Jack Black Crow.
Comment
ça se passe en Angleterre pour vous ?
Oh que c'est difficile ! Que c’est difficile ! Les
endroits qui passent du blues ou du rhythm’n’blues ferment
sans discontinuer. Beaucoup de pubs qui avaient pris l'habitude de
programmer des groupes se ravisent et se contentent maintenant de
passer des duos ou des artistes en solo. Parfois avec une bande qui
défile derrière… voire carrément des karaokés !
Tu
vas devoir t’y mettre, alors ?
Ha ! ha ! J'ai essayé une fois, figure-toi. Qu’est-ce
c'est chiant, le karaoké !
Les
Inmates sont étiquetés pub-rock…
On nous associe à ce style, mais je ne crois pas que les Inmates
soient un groupe de pub-rock. Le pub-rock a commencé deux ou
trois ans avant qu'on n’entre en scène. Les groupes du
circuit pub-rock tournaient encore en 1978, quand nous avons démarré.
À l’époque, il y avait une grosse explosion de
blues et de rhythm'n’blues, Nine Below Zero, Lew Lewis, Ian
Dury. Je pense qu’il est plutôt là, le vrai pub
rock.
Les
groupes de pub-rock ne reprennent jamais une chanson des Stones…
Je ne sais pas pourquoi. Avec les Enforcers on reprend Brown Sugar,
parfois Jumpin' Jack Flash. Bah, c'est marrant comme exercice. Sinon,
les groupes de pub-rock, je sais pas. Peut-être étaient-ils
trop puristes. Remarque, ils ne reprenaient pas plus les chansons
des Beatles… ou très peu. La plupart de ces groupes traçaient
droit vers Chuck Berry, Little Richard ou Eddie Cochran. C’est
ainsi.
Le
public des Inmates vieillit ou se renouvelle-t-il, avec de nouveaux
fans plus jeunes ?
Des nouveaux fans, il y en a. Une bonne partie de notre public nous
est restée très fidèle et nous suit depuis 25
ans, mais je sais que des nouveaux fans arrivent. Et c'est particulièrement
vrai en France. L'an dernier, à Boulogne et à Dunkerque,
le public était très jeune... Peut-être étaient-ils
venus avec leur parents ?!? En tout cas, ils avaient l'air d'apprécier
ce que nous jouions, ils bougeaient beaucoup !
Il
semble qu'il y ait une vieille histoire d'amour entre les Inmates
et la France…
Franchement, la France est un de nos meilleurs endroits. La première
fois qu’on est passé chez toi, c’était en
1978 au Gibus, en semi-professionnels. Le concert était retransmis
en direct sur une radio, et les gens ont aimé. Quand notre
premier album (First Offence, 1978) est sorti, le public français
avait déjà entendu parler de nous, ça nous a
beaucoup aidés. Le public français aime le rock’n’roll
au sens traditionnel. Cette fois-là au Gibus, à part
nous, Willy Deville, Johnny Thunders et les Small Faces étaient
programmés la même semaine. C'est incroyable, non ?
Ton
premier album solo (Double Agent, 1984) comportait beaucoup de ballades…
Ça se passait en 1983. Je me remettais tout juste d'une dépression
nerveuse particulièrement sévère. J'avais été
hospitalisé et les autres continuaient sans moi. En sortant
de là, j'ai recommencé à jouer avec des amis.
Un promoteur a proposé de m'organiser une tournée en
France, un plan sur deux ou trois semaines. Le type me demande d'enregistrer
un single, ce que je fais... et puis il disparaît ! Il disparaît
purement et simplement… Je me retrouve donc avec un single qui
m'a coûté 1 500 livres. 1 500 livres, on peut pas dire
que ce soit une grosse somme. N’empêche, je commence à
paniquer, je m’interroge, qu’est-ce que je vais faire
maintenant ? Je contacte Jiri, est-ce qu’une maison de
disques pourrait le sortir, ce single ? Jiri me répond
que c’est pas facile de sortir un single en France, à
moins d'être français. Si on te trouve 900 livres, serais-tu
capable de nous pondre un album ? Je cherche un studio où
on me laissera jouer toute la nuit, entre minuit et six heures du
matin. J’en dégote un… et c'est comme ça
que l'album a pu être enregistré et qu'il a pu sortir
en France. Parce qu’au départ, non, j’étais
pas censé graver un album. À l’époque j’étais
accaparé par un autre projet, un autre single (qu'on a enregistré
par la suite avec Elvis Costello). Je chantais pour le Big Heat, un
groupe sérieux qui s’était constitué un
répertoire de titres originaux. En fin de compte, on avait
les yeux plus gros que le ventre, le Big Heat était devenu
trop lourd : il a compté jusqu’à douze membres.
Complètement dingue !
Ton
deuxième solo aligne, lui aussi, pas mal de ballades…
Angel To Memphis (1995) est un autre album de reprises. Elvis Presley,
cette fois. C’est le genre de truc que je veux faire depuis
que je suis gamin. Jiri s’est proposé une fois de plus
de m'aider. Je ne me souviens pas qu’avec les Inmates on ait
jamais repris une chanson de Presley. Si, un soir on en a peut-être
jouée une à Amsterdam...
Où
en es-tu de ta carrière solo ?
En ce moment j'enregistre un album avec des amis, notamment le guitariste
de Georgia Satellites, un groupe d'Atlanta. On travaille dans un studio,
au nord de Londres. Rien que des morceaux originaux, très rhythm’n’blues,
très rock’n’roll, peut-être un peu de country.
Sinon, j’espère sortir un live avec les Inmates, du matériel
enregistré il y a quelques années. On a un gros boulot
de remixage devant nous, quoi. J’ignore quand il est censé
sortir, ce live. J'aimerais que ça se fasse début 2005,
chez Riverside. Nos trois derniers albums sont sortis sous ce label.
Tu
as vu Red White And Blue, le documentaire sur le british blues boom
?
Non, j’ai pas vu le film. Pete (Peter Gunn Staines, guitariste
des Inmates) était invité à la première
à Londres, tous les réalisateurs de la série
étaient là et moi, j'ai raté ça. J'avais
quinze ans au moment du british blues boom, j'ai vu pas mal de groupes
dans les sixties… à l'époque où j'étais
un mod. (Rires.) J’ai vu John Mayall et les Bluesbreakers, il
y avait encore Mick Taylor dans le groupe. J'ai vu le Spencer Davis
Group. Fleetwood Mac. Les Chicken Shack. Ils surfaient tous sur le
sommet de la vague à cette époque. Tiens, j'ai vu aussi
Rory Ghallager à ses débuts, et j'ai joué avec
lui à Mont-de-Marsan plus tard.
Quelque
chose à dire sur le téléchargement illégal
?
J'ai pas d'ordinateur ! Résultat : j'ai encore jamais
eu à faire ça mais ce genre de pillage, ces copies de
musique, ça existe depuis des années. On a toujours
trouvé des disques pirates sur le marché parallèle,
non ? Le téléchargement illégal, finalement,
ça n’est pas très nouveau.
Quel
est ton album préféré ?
Truth de Jeff Beck. Rod Stewart au chant, Ron Wood à la basse,
Nicky Hopkins au piano. Ouais, c'est Truth. Et Jeff Beck est mon guitariste
préféré. Truth a opéré une vraie
fusion entre le blues et le rock, il a influencé Led zeppelin…
Beck le ressort en CD. Si t'arrives pas à mettre la main dessus,
essaie Beck Ola pour compenser.
Ta
chanson préférée…
Jailhouse Rock !
Ton
groupe préféré…
Les Rolling Stones, bien sûr !
Inmates express
1979, Londres.
Le pub-rock a fini de punker, il est devenu franchement épileptique,
il new-wave, il n’a pas encore craché l’amphète.
Les Jam ont pris le parti de la reine contre les Pistols, ils remettent
en circulation les vieux scooters à parkas. Dans cette pétaudière,
les Inmates découpent une pleine lune de soul dans un mur de
basses. Les paroxysmes d’Otis Redding battus par le pouls du
rock'n'roll, une fanfreluche psyché cueillie dans un garage
des sixties, ils lancent leur premier album First Offense. Deuxième
et dernier bonus commercial en 1980 : Shot In The Dark, ensuite
la zone. Pas assez funs, pas assez morbides, les Inmates ne sont plus
solubles. Ska, néo-romantisme (ha ! ha !), rockabe,
cold wave, le monde tourne à l’envers. Vic Maile, leur
producteur et madone des pubs, les perd de vue un moment. Autre producteur,
autre label, ils frappent un album (un peu) raté. Maintenant
ça coince sérieux. Hurley déprime, perd son groupe,
perd sa voix. Barrie Masters, la glotte des Hot Rods, timbre deux
(très bons) albums en attendant le retour du titulaire. Hurley
croone en solo avec le Johnny Guitar des Bishops (Double Agent) en
attendant que Masters lui rende son groupe. 1987, le retour. Bill
Hurley inmate again, le groupe foudroie le répertoire des Beatles
à La Villette, Vic Maile coffre la boule de feu dans une cire.
Les cinq punchers ne seront peut-être jamais milliardaires,
vingt-cinq ans qu’ils passent comme le hasard et qu’ils
s’évaporent mais, de leurs poings massifs et imparables,
ils sculptent une œuvre exemplaire, plus scénique que
discographique d’ailleurs. Onze albums tranchés sur l’os,
presque tous dignes du chevet, plus deux solos griffés Hurley.
En 1997, les Inmates signent l’un des vingt meilleurs disques
de l’histoire du rock'n'roll, Silvério. (Vingt, je les
ai tous comptés !)
Discographie sélective
1979 : First
Offense (Radar)
1980 : Shot In The Dark (Radar)
1984 : True Live Stories – avec Barrie Masters (EVA)
1984 : Double Agent – Bill Hurley solo (Demon)
1987 : Meet The Beatles (MFS)
1997 : Silvério (Last Call)
Benoit Chanal et Christian
Casoni - Cognac juillet 2004. Blues Again numéro 2 été
2005
NDLR : Blues Again
n'existe malheureusement plus en support papier, vous pouvez retrouver
sa nouvelle formule internet ici :
Un grand merci
également à l'auteur de la première photo dont
malheureusement je n'ai pas le nom.
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© Francis
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