Petite Chronique du disque Bijou est de retour, enfin Bijou svp arrive! Au moment de sortir le CD de l’emballage, je suis un peu fébrile, un nouveau disque de Bijou, accompagné de la re-formation qui va avec, dont deux nouveaux membres, ça fait forcément peur. Peur d’avoir entre les mains le disque de trop… Tout d’abord, première satisfaction, la photo de jaquette, signée Philippe Hamon, est magnifique. Cela me rappelle le temps ou il suffisait de voir la pochette d’un disque pour connaître le contenu à l’avance, sans peur de se tromper. Deuxième satisfaction, sur le petit écran de ma platine, s’affiche: 12 titres et 36 minutes. Là aussi, il faut bien le dire, ce format est négligé de nos jours, au profit des 16 titres et 50 minutes, voir plus avec son lot de remplissage. Si comme je le suppose, le contenu est bon, je n’aurais pas le temps de m’ennuye: 36 minutes de Rock'n'Roll, point barre! J’appuie sur play, là mes doutes disparaissent de suite, un gimmick de guitare façon Chuck Berry emmène la chanson Les Rockeurs De Droite en altitude. Un sacré Rock, avec les guitares de Patrice Llabéria, bien acérées, un batteur qui cogne avec force et distinction et Dauga qui martèle sa basse comme Dauga! Redescends Sur Terre continue sur la même lignée, mon dieu que c’est agréable, je saute sur mon casque pour bien écouter les parties de guitares et là moi, avec un jeu pareil, il n’est pas question que je redescende sur terre! Le Refrain, Ca Fait, n’est pas à mon avis la meilleure chanson de l’album, mais les ingrédients que je décrivais un peu plus haut sont là et cela s’écoute sans aucun problème. Bijou et Les Papillons Noirs, c’est une vielle histoire. C’est aussi un pari osé de la réenregistrer. Pari gagné haut la main! Rock en diable, nerveuse, musclée, soutenue par une guitare garage, on regrette qu’elle ne fasse pas une minute de plus! Sur Mon Satellite commence, ici, on pense un peu à Hygiaphone, ce qui est loin d’être désobligeant. Je vais bientôt me retrouver à cours d’argument, que dire? C’est bien, mon pied tape le rythme, je prend ma Telecaster pour accompagner Bijou durant trois minutes de bonheur. Sixième titre déjà: Psychotic Rock et ses 1’33 au compteur. Il s’agit d’un instrumental de bonne facture qui aurait gagné, à mon humble avis à être développé en véritable chanson. Allons maintenant dans l’univers de Bo Diddley, avec T’as Pas Sonné A La Bonne Adresse. Ces gars là, ils ont forcément écouté les bons disques en étant gamins (ce n’est pas une découverte). Ce titre est idéalement placé dans le disque, sorte de respiration de haut niveau. Oui le Bo’s Beat, on l’a déjà entendu 20 000 fois, mais c’est comme la base du Rock'n'Roll: ultra simple mais si facile de le jouer mal! Là, nos trois Bijou s’en donne à cœur joie dans un swing communicatif! Les Joies De La Vie est une chronique de la vie quotidienne. Chronique amusante, un brin désabusée mais tellement exacte. La musique est toujours au rendez vous, me faisant penser cette fois ci aux Georgia Satellites. Trop Cher Payé est la chanson lente du disque. Chanson qui permet d’entendre une guitare acoustique et une électrique accompagnée d’un Trémolo si cher à Tony Oliver. Cela permet également de se rendre compte que les arrangements, sur l’ensemble du disque, ont été soignés avec une précision remarquable. Purée, ça redémarre! Une reprise de Je Veux Etre Noir de Nino Ferrer. Quelle belle reprise nous emmenant au paradis, dans un univers musical judicieusement décalé vers les Pretty Things. Mais au fait, il y a combien de temps que je n’ai pas pris un tel pied à l’écoute d’un disque de Rock français? Je ne sais même plus! J’Suis Pas Cap et Ton Numéro De Téléphone se donnent le mot pour terminer le disque dans un déluge d‘électricité et de classe. Oui, ce disque est une réelle bonne surprise et comme sur ce site, nous ne parlons que des disques que nous aimons, une fois de plus , je ne saurais faire autrement que de vous recommander un achat immédiat! Interview Exclusive de Patrice Llabéria, guitariste de Bijou (08/01/2007) Photo de Patrick Thierry
Je
connais Philippe Dauga depuis 12 ans et nous avions
déjà collaboré ensemble, quant à Franck
Ballier le batteur c'est pareil nous jouons ensemble depuis
de nombreuses années et c'est tout naturellement que nous avons
reformé Bijou svp lorsque Philippe
m'a contacté. Ce dernier avait bien sur sollicité ses
anciens collègues et amis Vincent Palmer et
Dynamite mais ils ont décliné
l'invit alors nous voici Franck et moi dans cette nouvelle aventure. Ce
serait trop long à raconter mais je vais essayer de synthétiser.
Il y a surtout ce départ sur les chapeaux de roues en 77 avec
mon entrée dans le groupe Shakin' Street.
On a enchaîné des tournées françaises et
je me souviens tout particulièrement de celle ou nous avons fait
la première partie de Eddy and the Hot Rods.
Nous sommes devenus amis par la suite. Il y a ensuite Londres avec la
tournée des clubs mythiques comme le Roxy,
le Marquee, le 100 club
etc... Il y a aussi cette rencontre avec Marc Zermati
et puis cette période Chrissie Hynde qui m'a
présenté des gens comme Mick Jones ou
bien Rat Scabbies par exemple. C'est au cœur de
cette période que j'ai rencontré Tony Oliver.
J'ai joué avec lui et Mike Spencer au sein du
groupe The Cannibals. Bon je m'arrête
là comme je l'ai dit plus haut ce serait trop long.
J'ai un très grand respect pour Vincent Palmer
que je ne connais pas personnellement, je trouve son jeu de guitare
affirmé, inspiré et créatif. En ce qui me concerne
cela m'a au contraire motivé de relever le défit et je
crois que je m'en sors plutôt pas mal à vous de juger. Tout
d'abord merci pour le compliment et avec le recul on s'est posé
aucune question. On voulait simplement que ce soit très Rock'n'Roll. Les
deux, chacun de nous amène des titres qui peuvent être
remaniés en studio aussi bien paroles que musique. J'ai
toujours écris à chaque fois que j'étais impliqué
dans un projet. Exactement. Je
suis d'accord avec ça. Dans Bijou SVP J'adore, je suis comme un poisson dans l'eau, je ne vois pas comment nous pourrions avoir un autre guitariste ou alors il faudrait revoir nos arrangements. Pour ma part, j’adore tes parties de guitares, parfois doublées, voir triplées sur le disque. Un jeu qui n’est pas sans rappeler celui de Peter Gunn et Tony Oliver des Inmates. Est ce le hasard? Encore
un compliment et encore merci. Je ne pense pas que ce soit du pur hasard,
en tout cas Tony et moi aimions les mêmes musiques à l'époque
à savoir le Rhythm'n'Blues, le Blues, le
Rock'n'Roll, la Soul. Fantastique
souvenir de Rock'n'Roll avec des gens talentueux et humainement
généreux. Charmant
garçon effectivement plutôt introverti mais très
raffiné avec une bonne dose d'humour. Super guitariste. Des
rapports émotionnels évidemment car je me sens de la même
veine. Quand j'écoute aujourd'hui des groupes comme Feelgood,
Inmates, Stray Cats ou
bien par exemple Johnny Thunders and the Heartbreakers,
j'ai toujours cette passion inaltérable. Comme
je l'ai dit plus haut mes influences sont multiples par le fait que
j'ai un frère aîné de trois ans qui m'a montré
le chemin. Dès 10 ans j'écoutais déjà
Otis Redding, James Brown et puis aussi les
Animals, les Stones
et puis tournaient également sur notre pick up des disques d'artistes
français comme Dutronc, Schmoll ou
même Antoine. Mes goûts actuels n'ont guère
changé, j'écoute toujours du Blues, ces derniers
temps j'ai redécouvert Brian Setzer qui m'éclate
complètement. J'utilise
principalement une Gretsch modèle Nashville qui date
des années 90 et effectivement cette Télé reissue
52 tout à fait récente mais avec ce son très
spécial. Voilà pour les guitares j'en ai d'autres mais
je ne les ai pas trop utilisé jusqu'ici. Pour les amplis j'utilise
principalement une paire d'amplis Fender Hot Rod plus quelques
pédales d'effet. Oui
c'est vrai cela arrive mais ça ne me gêne pas du tout.
D'ailleurs Dauga et moi avons aussi notre surnom Starsky et Husch. C'était un plaisir you're welcome Francis.
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