SHEMEKIA COPELAND
LA BIOGRAPHIE
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Shemekia
Copeland est
née à New
York, plus précisément à Harlem
en 1979. Son père n'est autre que le fameux guitariste
de blues Johnny Copeland. Celui-ci
ne tardera pas à se rendre compte que la petite est
douée pour la chanson et l’encouragera à
persévérer dans cette voie (et dans cette voix…).
Il la fera d'ailleurs débuter au Cotton
Club à l'age de 15 ans.
Elle dégagera dès lors une force vocale, alliée
à un sens de l'harmonie qui la feront comparer à
aux illustres "anciennes" comme Etta James,
Koko Taylor, Ruth Brown
ou Aretha Franklin.
Son père continuera de l'aider grandement en profitant,
si l'on peut dire, de ses propres ennuis de santé pour
la promouvoir pendant ses propres concerts, soit en première
partie, soit en co-vedette. Elle a, à cette époque
environ 16 ans et prend peu à peu son indépendance
pour ce diriger, paradoxalement mais tout naturellement, vers
la maison de disques où enregistre son papa : Alligator
Records.
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Bruce
Iglauer, le patron, ne se fait pas prier pour prendre
la petite en main, conscient de posséder là de la dynamite
! Ils rentrent donc en studio pour enregistrer Wicked.
La critique est alors dithyrambique et quasi unanime. Le disque sera
également un grand et vrai succès auprès du public.
Seul regret, son papa décédera entre temps.
Il
s'en suit alors une série de concerts impressionnante
(Shemekia donne entre 200 et 250
concerts par an). Puis le temps difficile du troisième
album. Difficile car bon nombre d'artistes ont du mal à
continuer leur travail dans de bonnes conditions. Trop de
concerts, pas assez de préparation, beaucoup de choses
dites dans les deux premiers et l'éternelle question
: Faisons nous dans la continuité ou dans la rupture
?
Ici, c'est une mini rupture qui est choisie avec l'arrivée
de Dr John à la production.
Le disque dégage pourtant moins d' émotions,
il en sera tout de même bien accueilli.. On attendra
alors "The Soul Truth", quatrième
album et véritable perle pour repartir en amour avec
Shemekia. 2009 voit la parution
de l'album Never Going Back. Un
album decevant car trop lisse. Puis en 2012, Shemekia
nous offre 33 1/3, un disque qui
vient remettre les pendules à l'heure, un disque qui
suinte par tous ses sillons (sic) l'emotion, le charme et
la puissance.
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Quand
on lui pose la question : Quelles sont tes influences musicales ?
Elle répond : Les voix de chanteurs de Soul Music
comme Otis Redding, Sam Cooke,
Marvin Gaye, Percy Sledge,
rien d'étonnant alors de constater que Bill Hurley
revendique les mêmes influences. Shemekia,
c'est Bill au féminin, sans jamais
aller à fond dans le Rock and roll (Pourquoi se forcer ?) mais
en chantant comme si sa vie en dépendait, avec ses tripes et
cela, ça ne trompe pas et passe forcément auprès
du public. Merci Shemekia. Le
principal étant la musique par rapport aux mots, voyons la
discographie de Shemekia Copland. Enjoy
!

LA DISCOGRAPHIE
Turn
The Heat Up (Alligator/1998)

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1.
Turn The Heat Up
2. I Always Get My Man
3. Salt In My Wounds
4. Cold Feet
5. Suspicion
6. My Turn Baby
7. Ghetto Child
8. Your Mama's Talking
9. Has Anybody Seen My Man?
10. Married To The Blues
11. Big Lovin' Woman
12. My Kind Of Guy
13. Have Mercy
14. It Don't Hurt No More
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Shemekia
Copeland : Voix
Jimmy Vivino : Guitare
Brian Mitchell : Claviers
Michael Merrit : Basse
James Wormworth : Batterie |
Avec la
participation des Uptown Horns (section de cuivres).
Produit
par Bruce Iglauer, John Hahn et Jimmi Vivino.
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Dix neuf ans !
La demoiselle n' a que dix neuf ans quand elle enregistre ce brûlot
! Incroyable de maturité, ce disque nous plonge dans un univers
« Rythm and Blues » fantastique.
Guitares diaboliques, tantôt Blues,
tantôt Funk, orgue subtile, cuivres
distingués s'unissent pour faire de cet essai un coup de maître
(de maîtresse plutôt !) Désormais, vocalement,
Shemekia joue dans la cours des grandes,
des très grandes même !
Wicked
(Alligator/2000)

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1.
It's 2 Am
2. Not Tonight
3. Love Scene
4. The Other Woman
5. Whole Lotta Water
6. Beat Up Guitar
7. Miss Hy Ciditty
8. Up on 1-2-5
9. Wild, Wild Woman
10. The Fool You're Looking For
11. If He Moves His Lips
12. Steamy Windows
13. It's My Own Tears
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Shemekia
Copeland : Voix
Jimmy Vivino : Guitare
Brian Mitchell : Claviers
Michael Merrit : Basse
James Wormworth : Batterie |
Produit par Bruce Iglauer, John
Hahn et Jimmi Vivino.
Enregistré au « Sorcerer Studio » New York.
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Toute la musique que l'on aime, elle vient de là, Shemekia
l'a bien compris ! Il y a tous les ingrédients du « Rock
and Roll » dans son deuxième disque, guitare
boogie, piano, harmonica, section de cuivres, etc. Chaque titre est
ciselé, sans aucune redondance, comme si la dame voulait nous
faire écouter un catalogue de bonnes vibrations avec toujours
cette voix extraordinaire ! Dans la pure tradition des "Mamas"
du Blues, mais avec cette petite douceur
moderne et une rugosité fort mélodieuse. Même
le « Rythm and Blues » (le vrai,
celui d'Otis et de Wilson)
y passe pour se reposer quelques minutes plus tard avec un blues qui
frôle le mystique. Tantôt Etta James,
tantôt Koko Taylor, tantôt
Tina turner, Shemekia
nous régale dans un disque qui est une évolution positive
du précédent, qui était déjà, comme
nous l'avons vu, hautement recommandable.
Talkin
To Strangers (Aligator/2002)

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1.
Livin on Love
2. Two's A Crowd
3. When A Woman's Had Enough
4. Sholanda's
5. Don't Whispers
6. Should Have Come Home
7) Talking To Strangers
8. Too Much Traffic
9. Too Close
10. Walk On
11. Ka-Ching
12. The Push I Need
13. Happy Valentine's Day
14. When The Battle Is Over
15. Pie In The Sky
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Shemekia
Copeland : Voix
Dr John : Piano
Arthur Neilson : Guitare slide, rythmique/solo
Hugh McCracken : Guitare
David Barard et Jason Langley : Basse
Herman Ernest : Batterie |
Produit
par Dr John.
Enregistré au studio Hit Factory et Mirror Image Recorders.
Enregistré et mixé par Ray Bardani.
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Ce disque est
un retour aux sources, uniquement tourné vers un Blues
plus classique. Il faut bien le dire, c'est un peu moins jouissif
que les précédents. Le style de Blues
défendu ici empêche Shemekia
de développer l'étendue de sa grâce. L'instrumentation
est également moins variée, plus basique. Cela reste
bien entendu très agréable à écouter,
mais peut être un peu moins accessible pour un fan de rock.
The
Soul Truth (Aligator/2005)

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1.
Breakin Out
2. Who Stole My Radio ?
3. Poor, Poor Excuse
4. All About You
5. Better Not Touch
6. Strong Enough
7. You Can't Have That
8. Uptown Line
9. Given Up You
10. Used
11. Honey Do That Voo-Doo
12. Something Heavy
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Shemekia
Copeland : Voix
Autres musiciens : voir la jaquette (ils sont tellement nombreux) |
Produit par
Steve Cropper
Enregistré par Eddie Gore au studio Insomnia
Mixé par Eddie Gore et Steve Cropper |
Alors là, c'est l'extase. Quel bonheur d'avoir confié
la production à Steve Cropper. Celui
ci met d'ailleurs la main à la pâte en tant que musicien
et "fabriquant" de chansons. Cet homme a t'il raté un disque
dans sa vie ? A ma connaissance, non . Nous replongeons dans une frénésie
que nous avait provoqué "Wicked".
Cela tire dans tout les sens et le rythme est à l'honneur,
ce rythme d'autant plus imparable qu'il est suggéré
et jamais imposé.
Madame Copeland (parfois, j'ai envie de
dire Madame Bill Hurley) met tout son talent
et son énergie au service d'une musique subtile qui n'est pas
sans nous rappeler la grande époque Stax
(Hey, Mister Cropper). Ce disque est il
un disque de Blues ? Je ne sais pas et peu
importe d'ailleurs, les "Crossovers" sont
présents à chaque seconde. Cela à le mérite
également de nous rappeler que le talent n'a pas de couleur
et que l'union discographique d'une "Bluesgirl" noire et d'un "Magicien"
blanc confine aux frontières du paradis.
Never
Going Back (Telarc/2009)

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1.
Sounds Like The Devil
2. Dirty Water
3. Broken World
4. Never Goin' Back To Memphis
5. The Truth Is The Light
6. Black Crow
7. Born A Penny
8. Limousine
9. River'S Invitation
10. Rise Up
11. Big Brand New Religion
12.
Circumstances
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Shemekia
Copeland : Voix
Autres musiciens : voir la jaquette (ils sont tellement nombreux) |
Produit par
Oliver Wood
Enregistré par Jeff Bakos et Joe Johnson
Mixé par Jeff Bakos et Joe Johnson |
On
connaît le rôle protecteur ainsi que le gage de qualité
de Bruce Iglauer , grand patron du label Alligator. Nous constaterons
d'entrée le changement de label pour Telarc et la photo du
Cd qui nous présente une Shemekia totalement relookée.
Nous espérons que tous ses changements n'affecteront pas la
qualité de la musique, la réponse étant malheureusement
positive. Ce disque se voit amputé de 80 % de la sauvagerie
des précédents opus ce qui nous laisse des plages aux
accents Jazz, Pop calibrée et bien trop rares "Soul"
comme sur les précédents. Au final nous avons un album
bien trop « propre », compte tenu des possibilités
de la dame, lorgnant vers un spectre peut être plus accessible
à un grand nombre de personnes mais qui au final va peut être
la couper d'une partie de ces fans de la première heure. Décevant.
33
1/3 (Telarc/2012)

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1.
Lemon Pie
2. Can't Let Go
3. Ain't Gonna Be Your Tattoo
4. Somebody Else's Jesus
5. A Woman
6. I Sing The Blues
7. Mississippi Mud
8. One More Time
9. Ain't That Good News
10. Hangin' Up
11. I'll Be Your Baby Tonight
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Shemekia
Copeland : Voix
Oliver Wood : Guitare
Ted Becchio : Basse
Gerry Hansen : Batterie |
Produit
par Oliver Wood.
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A l’image
de Michael Jackson, Shemekia change de couleur au fil des disques
et devient de plus en plus blanche. Probablement les miracles de Photoshop…la
photo intérieure nous la montre sous un autre visage, si je
puis dire. Ce deuxième album pour Telarc nous remet la dame
dans le droit chemin. Bien difficile de donner un nom à cette
musique tant tout est subtilement mélangé avec charme,
sauvagerie et efficacité. Du rock, du blues, de la soul et
toutes les musiques dérivées, sont présents pour
délivrer de l’émotion et du swing. Même
Buddy Guy vient y pousser son solo au son reconnaissable entre tous.
Un très bel album !
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à des poursuites. © Francis Lachet
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