Creedence Clearwater Revival

Creedence Clearwater Revival est un groupe majeur de la musique Rock. Malgré une existence relativement courte à partir de "Suzie Q", il a construit une musique intemporelle, faite de reprises habiles et de compositions magnifiques, le tout couronné par un nombre de hits impressionnants. Partons à la (re) découverte de ce brillant quatuor qui devint un trio juste avant de mourir et de laisser la place au talent de l'immense John Fogerty en solo.....


Biographie

Le groupe est originaire d’El Cerito, petite ville à l’Est de San Francisco et non de Louisiane comme beaucoup de gens le pense. Tom Fogerty fût le premier attiré par la musique et rejoint en 1958 un groupe nommé : The Playboys, tenant alors le rôle de chanteur. De son coté, John , forma avec Doug et Stu : The Blue Velvets. Un peu plus tard Tom rejoindra le trio des Blues Velvets et ils enregistrèrent plusieurs titres pour le label Fantasy, dans un style proche des Beach Boys et des Beatles (Nous sommes en 1964). Le nom "Blue Velvets" sera remplacé sans consultation des membres par : The Golliwogs. C’est sous ce nom qu’en 1965, ils enregistrèrent de nouveau sur Fantasy Records. L’année 1966 sera pour eux le début d’une certaine notoriété locale. John commença alors à avoir de plus en plus de poids dans le groupe, le rôle de leader étant auparavant assuré par Tom.
C’est en 1967, sous l’impulsion de Saul Zaents (Nouveau patron de Fantasy) que le groupe prendra le nom de Creedence Clearwater Revival. Un nouveau contrat fut signé le 05/01/1968 et donna naissance au premier album. La chanson Suzie Q se classera alors dans le top 20 du Billboard. L’aventure était parti et continuera avec des ventes énormes jusqu’à la sortie de Pendulum. A cet instant, Tom, ne supportant plus du tout la main mise totale de John sur le groupe, décida de les quitter. Cela mit fin prématurément à l’âge d’or de CCR.
Ils continuèrent sous forme de trio, mais John se retrouva confronté à un nouveau problème : Stu et Doug étaient finalement d’accord avec Tom et réclamaient une plus grande implication dans la création musicale. John céda et ils enregistrèrent : Mardi Gras. Le journal Rolling Stone qualifia, à l'époque, ce disque de plus mauvais album jamais enregistré par un groupe de rock de premier plan ! John décida donc de mettre un terme définitif à la carrière de CCR. Il se sentait capable, à juste titre, de voler de ses propres ailes. Malheureusement, le non-respect de certaines clauses du contrat avec Fantasy Records, allié à une mauvaise fois à toute épreuve de son patron, allaient empêcher John de mener à bien sa carrière solo pendant de nombreuses années, rentrant ainsi dans une semi-retraite prématurée.


La Séparation

Comme nous l'avons dit dans le chapitre précédent, l’emprise de John Fogerty provoquera le départ de son frère Tom, puis le désir de Stu et Doug de s'émanciper musicalement. Le résultat fut l'album Mardi Gras, terne et déroutant, accélérant ainsi la fin du groupe.La date de séparation officielle semblant être fixée au 16/10/1972.
Tom Fogerty fit une carrière solo tout à fait honorable, ponctuée d'albums teintés de sonorité CCR, même si ses talents de chanteur n'étaient pas au niveau de son frère, il prouvait par-là, qu'il n'avait pas tort dans l'importance de sa place au sein du groupe. Tom est malheureusement décédé du Sida en 1990, suite à une transfusion sanguine.
Doug et Stu ne se sont jamais quittés, ils ont pratiqué de nombreuses collaborations, notamment avec le groupe Sir Douglas quintet, puis ils créèrent le groupe Creedence Clearwater Revisited. Bien que le nom fasse craindre le pire, il faut bien avouer que le double live sorti au début des années 2000, avec trois nouveaux musiciens est une réussite.
John Fogerty était le mieux armé pour une carrière solo, figure de proue du groupe et chanteur charismatique, il réussit à sortir depuis de bons albums, ponctués de hit comme : Rockin All Over The World, Almost Saturday Night, The Old Man Is Down The Road. Il a fait en 2000 la première partie de la tournée de Tina Turner (qui fit avec Ike, une reprise éclatante de Proud Mary). Je vous conseille particulièrement la vision et l'écoute du DVD "Prémonition" où l'on voit un concert superbe, un John jovial et absolument pas marqué par le temps.
Il a repris maintenant le cycle des nouveaux enregistrements et des tournées, enfin débarrassé de ces soucis juridiques avec Fantasy et de son ex patron. Ultime pied de nez après un album sorti l’année dernière nommé « Revival », il vient de sortir une suite de son premier album solo Blue Ride Randgers (sorti en son temps par obligation contractuelle, mais avec ce nom pour contrarier Saul Zaents).



Discographie Creedence Clearwater Revival :

Vous trouverez une petite présentation des disques originaux puis juste en dessous de chaque, la présentation de la série "Réédition" du quarantième anniversaire publiés initialement dans la rubrique coup de cœurs.

"Suzie Q" (Juillet 1968)

Voici un album simple, enregistré dans des conditions "live". Il contient le hit révélation : Suzie Q. Très bon album !

Réédition quarantième anniversaire :

Oui, je sais, vous allez me dire, soit : Creedence ce n’est pas mon truc, soit : Encore une réédition des albums de Creedence, mais de qui se moque t’on ? Vous n’auriez pas tout à fait tort. Sauf qu’à chaque réédition, un pas énorme dans la qualité du son est effectué. Il faut dire que, comme pour les Beatles, les premières éditions CD de Creedence sont déplorables pour ne pas dire immondes.

Ici donc, avec cette version du 40ème anniversaire, nous faisons un pas de géant vers la perfection. Le son est d’une limpidité et d’un claquant étonnant, seul à fort niveau au casque, on pourra encore déplorer un peu de souffle, une fois certains morceaux terminés, mais ce serait vraiment chipoter. Je me demande quand même pourquoi, les techniciens ne l’ont pas enlevé, mais bon, nul doute qu’il ne figurera plus sur l’édition du 50 ème anniversaire !

Revenons en à la galette, avant toute écoute nous pouvons constater la présence de titres bonus, en l’occurrence ici : Call It Pretending, figurant initialement sur la face B du 45 tours Porteveville publié sur une subdivision de Fantasy (Scorpio). Ce titre d’ailleurs, à été enregistré alors que le groupe s’appelait encore The Golliwogs. Nous avons également le droit à une version antérieure à celle parue plus tard sur l’album Cosmos Factory de Before You Accuse Me, une version assez sauvage et intéressante, puis nous passons à deux titres enregistrés live le 14/03/1969 au Fillmore de San Fransico : Ninenity-Nine And A Half et Suzie Q dans une version de plus de 10 minutes d’une sauvagerie rare.

L’histoire nous avait quasiment persuadée que des bonus seraient impossible car inexistants, l’histoire a menti et c’est tant mieux. Bien entendu, les huit titres d’origine sont là, bien présents, énormes, quelle musique ! Sacré mélange de Swamp, de Rock et de Soul adapté à la sauce Fogerty (celle de John et du sous estimé Tom !), le tube de ce disque et le démarrage de la carrière étant la fameuse Suzie Q, évoquée plus haut, dans sa version non écourtée (contrairement à la version 45 tours) avec ce fameux pont qui fait toute la différence…

Allez en plus, vous avez le droit à un boîtier nouvelle formule et un petit livret sympathique, le tout pour un prix relativement modique. Un conseil, précipitez-vous dessus ainsi que sur les suivants, mais nous en reparlerons…


Bayou Country (Janvier 1969)

Evoluant toujours dans la simplicité, ce disque est le prolongement du premier. Il contient deux hits majeurs : Born on the Bayou et Proud Mary. Encore un bon album !


Réédition quarantième anniversaire :


Deuxième album de Creedence Clearwater Revival dans l’ordre chronologique, cet album est construit de la même manière que le premier : remasterisation totale des sept titres d’origine plus quatre bonus et un petit livret. Une nouvelle fois, mais ce sera le cas pour toute la série, la remasterisation est remarquable et révèle des petits détails insoupçonnables et redonne un brin de punch à une musique qui n'en avait pourtant guère besoin.
Sept titres à l’origine, c’est quasiment incroyable pour un groupe de Rock « formaté » pour sortir des 45 tours de 2,30 minutes puis de les regrouper sur un album. Ici, pas de formatage, avec des morceaux assez longs (3 sut 7 dépassent les 6 minutes) mais qui ne provoque jamais l’ennui, même si Keep On Chooglin est une variation de près de 8 minutes sur le même accord ! Une performance assez incroyable. Ce disque nous propose deux hits majeurs du groupe : Born On The Bayou et Proud Mary (qui figuraient sur le même 45 tours avec Proud Mary en face A), plus un hit mineur, la reprise ‘énorme’ de Goog Golly Miss Molly.
Au niveau des bonus, nous avons le droit à une version alternative très intéressante de Bootleg qui se trouve augmenté de plus de 2’30’’ que la version sortie sur le LP. Puis, nous avons une version Live de Born On The Bayou enregistrée au Royal Albet hall le 28/09/1971 dans la version trio du groupe (après le départ de Tom), même chose pour Proud Mary, mais enregistrée cette fois à Stockholm le 21/09/1971. Pour terminer, nous avons une ‘Jam Blues Psychedelic’ de près de 9 minutes comme le décrit le petit livret.
Pour conclure je dirais que cette remasterisation est autant indispensable que le premier disque, avec un petit regret sur les bonus qui excepté Bootleg sont du Live soit en version Trio, ce qui n’est pas ce que Creedence a fait de mieux, soit une Jam qui au final n’a pas grand intérêt. Bon, mais il faut se souvenir qu’il était sensé n’y avoir aucun « Outake » de Creedence, donc contentons-nous d’apprécier le disque dans sa haute valeur et les bonus simplement comme des bonus !

 


 

Green River (Août 1969)

 

Le son évolue, légèrement plus mélodique, mais sans négliger la hargne vocale de John. Contient les hits : Green River, Bad Moon Rising, Lodi. Du bon ! Du bon !

Réédition quarantième anniversaire :


Nous voici déjà au troisième volet des rééditions du quarantième anniversaire. L’album Green River est dans la parfaite continuité musicale des deux premiers. Coté son, c’est toujours la perfection, donc rien à dire de plus. Comme vous le voyez sur la liste des titres, les hits de cet album seront Green River et Bad Moon Rising, mais on pourra rajouter dans la catégorie indispensable et classique du groupe : Tombstone Shadow, Wrote A Song For Everyone, Lodi. Passons de suite au bonus. Pour la première fois, nous avons le droit à deux backings tracks quasiment terminés Broken Spoke Shuffle et Glory Be auxquels il ne manque que des paroles et la voix de John.

Du pur Creedence, dommage que, pour une raison inconnue, elles n’est jamais été terminées. Le medley Green River/Suzie Q est issu d’un concert en Suède le 21/09/1971 et Lodi d’un concert en Allemagne, à Hambourg plus précisément le 17/09/1971. Tout ces Live étant malheureusement enregistrés dans la formule « trio » nettement moins brillante. A noyer également que les titres live en Allemagne, présentés comme inédits ont fait l’objet d’une édition CD signé Fantasy sous référence FCD 4535-2 et je n’arrive pas à savoir qui ment… Le CD Live est-il une contrefaçon ou le livret de la réédition ne dit-il pas tout à fait la vérité ? Affaire à suivre…


Willie And The Poorboys (Novembre 1969)

Le troisième album de l'année ! Retour à un son légèrement plus dur et moins inspiré. Contient, quand même, les hits : Fortunate son, Down on the Corner, It came out of the Sky. A noter que le titre de l'album deviendra plus tard, le nom du groupe de Bill Wymann ( ex Rolling Stones)

Réédition quarantième anniversaire :


Nous voilà déjà au quatrième album fraîchement remasterisé. Willy And The Poor Boy est en légère mais notable rupture avec les trois premiers. Une sorte d’émancipation de l’emprunte « Bayou », pour se recentrer sur ce que les américains appellent « Roots ». Cette rupture n’est pas réussie à cent pour cent, ce qui fait de ce disque une légère déception. Je dis bien légère car John et sa bande nous livrent quand même les classiques Down On the Corner, It Came Out The Sky, The Midnight Special et surtout Fortunate Son.

La remasterisation produit encore des effets fulgurants, encore plus perceptibles peut être sur ce disque lui donnant une dynamique encore plus importante. Malheureusement coté bonus, là, ça commence à coincer. Deux extraits Live de la fameuse tournée en trio en Europe de 1971 qui n’apportent pas grand-chose et un nouvel extrait de la Jam avec Booker T. sur Down On The Corner qui n’a quasiment aucun intérêt. Espérons que sur les deux derniers albums objet de cette réédition nous sortions de cette impasse frustrante de bonus à moindre intérêt.

 


Cosmos Factory (Juillet 1970)

Le chef d'œuvre du groupe, cela tourne remarquablement bien ! Contient les hits : Travelin Band, Run Through The Jungle, Up Around the Bend, Who'll Stop The Rain, I Heard Iit Through the Grapevine (11 minutes de bonheur !)

 

Réédition quarantième anniversaire :


Réédition Creedence Clearwater, Chapitre 5. Cosmos Factory est considéré comme le chef d’œuvre ultime de Creedence. J’ai longtemps partagé ce point de vue, je suis un peu plus réservé de nos jours. Attention, je ne renie pas le fait que le disque soit une réussite, simplement il a peut être bénéficié d’une cote surévaluée. Je passerais très vite sur la remasterisation qui fait toujours merveille, nous sommes surpris à certains endroits par la découverte de subtilités jusqu’à là passées inaperçues. Les chansons bénéficient toutes de ce traitement le simple gain de vigueur et de clarté étant magnifique.

Ce disque mêle plusieurs univers : le Rock originel avec Before You Accuse Me de Bo Diddley, My Baby Left Me (Répertoire Elvis Presley) et Ooby Dooby de Roy Orbinson (période Sun Records), les chansons expérimentales ou hypnotiques comme Ramble Tamble, Run Trough The Jungle, I Heard It Through The Grapevine et enfin la facture Creedence classique comme Travelin Band, Up Around The Bend, Who’ll Stop The Rain et Long As I Can See The Light. Une sorte d’auberge espagnole et l’on y trouve finalement ce qu’on y amène, l’envie d’entendre du bon Creedence.
Passons aux bonus qui retrouvent un intérêt certain : Travelin Band réenregistrée plus tard dans une version sèche (sans overdub) et sauvage assez intéressante, John y semble d’ailleurs avoir quelques soucis avec sa voix. Up Around The Bend est offerte dans la version live trio, notre hurleur y souffre pour chanter car il s’agit, à mon humble avis, d’une des chansons les plus difficiles à chanter au monde, mais il s’en tire bien tout de même, puis c’est lui qui l’a écrite, alors hein… Born On The Bayou est la première des sessions avec Booker T. à être enfin écoutable, sans fausse note et sans défaut. Bref, comme pour les quatre précédents : indispensable !

 

 


Pendulum (Décembre 1970)

Le dernier album avant le départ de Tom. Le disque est un peu plus sombre mais toujours aussi vaillant ! Contient le hit : Have You Ever Seen The Rain.

Réédition quarantième anniversaire :

Sixième et dernier volet des rééditions 2008. Dernier provisoirement d’ailleurs, il est plus que probable qu’une visée marketing verra la publication de Mardi Gras, Live In Europe et pourquoi pas The Concert dans quelques mois. Pendulum est donc l’ultime disque de Creedence bénéficiant de la présence de Tom Fogerty. Son absence et la soit disante démocratie au sein du groupe viendront mettre un terme à cette fulgurante carrière.
Les morceaux phares de ce disque seront Have You Ever Seen The Rain, Hey Tonight et Pagan Baby. On notera que c’est un peu moins que d’habitude, même si trois titres majeurs sur un LP ce n’est pas donné à tout le monde et l'on pourra regretter le morceau expérimental Rude Awakening qui n‘apporte pas grand-chose, pendant plus de six minutes en plus. L’atmosphère du disque est de nouveau légèrement changeante, avec l’apport de beaucoup d’orgues et de cuivres, nous sommes dans un monde plus ’Soul’ même si une chanson, pourtant sur un rythme relativement lent, comme Pagan Baby est d’une sauvagerie rare. Les bonnes surprises sont quand même au rendez-vous avec des chansons comme Sailor’s Lament, Born To Move, Molila. Au final, un bon disque, dans un créneau légèrement différent. Le départ de Tom deux mois après sera bien la fin d’une époque. Rendez-vous à Mardi-Gras !
Le petit mot sur la remasterisation habituelle confirmera tout le bien que j’en pense depuis le début de cette série. Les bonus, hélas sont proches de la catastrophe avec les deux 45 révolutions per minutes qui ne sont qu’un fourre tout bâclé, concocté pour la promotion, mélangeant interviews, chansons et divers bruitages. A coté de cela, Revolution 9 des Beatles est un chef d’œuvre ultime. Enfin, l’éternel bonus live trio termine le disque avec Hey Tonight dans une version assez banale par rapport à la version studio


Mardi Gras (Avril 1972)

Rien à faire , ce disque est toujours aussi catastrophique. Enfin si l’on excepte la partie purement Fogerty. Les compositions de Doug et Stu ne sont vraiment pas à la hauteur et l’ensemble est plus que bancale. Tom a bien dû rigoler en entendant ce petit désastre. La formule trio n’apporte rien du tout, bien au contraire. John s’en tire plutôt bien avec Someday Never Comes, Hello Mary Lou et Sweet Hitch Hiker et c’est après tout ce que l’on pourra sauver de ce chant du cygne.


Live In Europe (1973)

Les 14 titres de ce disque sont tirés de la tournée européenne de 1971 en trio. Le son est assez pauvre et John en met partout pour combler l’absence du frangin. Malgré ces réticences, ça reste un best off live qui trouve un certain intérêt par un medley Green River/Suzie Q ou par Sweet Hitch-Hiker par exemple.


The Concert (1980)

Paru plusieurs années après la dissolution du groupe, nous revoilà en live, mais en quatuor. Le son est bien meilleur que le Live In Europe et la cohésion nettement plus importante. Le disque original est sorti sous le titre : The Royal Albert Hall Concert. Chose curieuse puisqu’il n’y a pas été enregistré. Il fût rebaptisé The Concert un peu plus tard. Excellent témoignage de la rage de Creedence.


Les Disques Solo :

John Fogerty

Blue Ridge Randgers (1973)

Ce disque est un exercice de style. Comment donner à Fantasy un album alors qu’on est en rupture totale avec son patron. La recette est simple, changer de nom et produire un choc de musique.Ici , il n’est question que de reprises « Country » ou John assure tous les instruments et toutes les voix. Et le choc se fait, le public ne suit pas. Ce disque n’a guère de saveur, pas franchement mauvais, mais loin être indispensable…


John Fogerty (1975)

« John Fogerty » est l’un des albums solo les plus « Creedence ». Toujours Chez Fantasy, contrat oblige, John sort de sa tanière pour nous pondre un disque plein d’énergie. Deux hits émergent : Almost Saturday Night (qui connaîtra encore le succès plusieurs années plus tard par Dave Edmunds) et surtout Rockin All Over The World (Qui elle sera de nouveau propulsée dans les hauteurs des charts par Status Quo). Un disque bien plaisant, dommage qu’aucune réédition ne soit venu améliorer le son un peu daté du transfert CD. Disque indispensable.


Centerfield (1985)

Après Dix ans d’absence, John revient avec Centerfield. De très bonnes chansons comme The Old Man Is Down The Road, Rock And Roll Girls, Mr Greed et Centerfield. Et de nouveau un règlement de compte avec Vanz Kant Danz, originellement appelée Zaents Kant Dance, qu’il sera obligé de renommer et de réenregistrer partiellement suite à un procès perdu, intenté par Saul Zaents. Un bon disque dans l’ensemble qui souffre légèrement de la production. John y décide en effet de tout faire lui-même et les Drums Machines sont parfois un peu lourdes.


Eye Of The Zombies (1986)

Disque en demi-teinte. Nous sommes débarrassés des machines au profit de musiciens, mais John semble un peu moins inspiré. Un disque un peu terne ou ne ressort que Eye Of The Zombies et Change In The Weather. Ici aussi, on peut se plaindre des éditions CD disponible à ce jour. Pas indispensable mais pas inutile non plus….*


Blue Moon Swamp (1997)

Cette fois ci c’est onze ans d’absence que Blue Moon Swanp vient combler. Toujours pas de progrès niveau pochette, mais coté musique on frise la perfection. 45 minutes de Fogerty inspiré. Aucun titre ne se détache tellement l’objet est cohérent. Une pure merveille et le son est enfin à la hauteur.


Premonition (1998)

Encore une fois le Live est utilisé comme Best Off , mais on ne s’en plaindra pas cette fois. Production à la hauteur, musiciens hors norme , tout est en place. 18 titres dont 10 de la période Creedence, le tout magnifiquement interprété avec l’exacte dose de douceur et de hargne. Encore un disque indispensable. Une version DVD est disponible également.


Deja Vue (2004)

« Deja Vu » porte bien son nom. Quelle sensation bizarre. John se livre à une opération de recyclage en tout genre, on retrouve dans chaque chanson un bout des succès de Creedence. Le disque , minimaliste sur la qualité de production, n’est pas forcément une catastrophe, c’est simplement du travail bâclé. La sortie fut d’ailleurs faite dans l’indifférence la plus totale. Loin d’être une priorité.


Long Road Home (2006)

Double live au son rugueux, John nous sert ici des versions boostées de ses classiques. Un peu trop boostées d’ailleurs tant en décibels qu’en tempo (ou en tempi…). Bon sans être indispensable.


Revival (2007)

Attention chef d’œuvre…..Un album de quarante minutes intenses , à la fois douces et rageuses, inspirées délicates…Bref un torrent de louanges pour ce qui est peut être le meilleur album solo de John Forgety à ce jour.


Blue Ridge Rangers Ride Again (2009)

Ce disque est une petite merveille, ornée de douzes pépites Country. Nous sommes bien au dessus du premier opus des Blue Ridge Rangers. John s’entoure des très bons musiciens et nous fait apprécier la douceur et la puissance de sa voix. Indispensable.


Doug et Stu : Creedence Clearwater Revisited

Creedence Clearwater Revisited , rien que le nom pourrait faire peur. On pourrait penser également que Doug et Stu vont à la facilité, mais est-ce si facile que ça de reprendre du Creedence, qui plus est sans John ? Ce disque est donc un live et le groupe se présente à cinq. Nous avons , en plus, Eliot Easton à la guitare solo, Steve Gunner aux claviers, guitare acoustique, harmonica et John Tristao à la guitare rythmique . C’est donc à ce dernier que revient le rôle de remplaçant de Fogerty. Il s’en tire plutôt bien dans un registre assez proche, le groupe quant à lui assurant un cohésion totale malgré la lourdeur de l’héritage. Le répertoire est à cent pour cent Creedence, il n’y a de ce coté aucune surprise. Bien que le groupe tourne toujours, cette publication est restée la seule et unique à ce jour. A écouter.


Tom Fogerty

Tom fogerty (1972)

Nous sommes probablement en présence du disque qui montre l’influence , certes discrète, mais au combien prépondérante de Tom dans le son de Creedence. Même timbre de voix, en moins puissant que John, mais parfois à s’y méprendre, même rythmique lancinante et finalement presque même talent d’auteur compositeur. On prêtera une oreille attentive au superbe Goodbye Media Man à The Legend Of Alcatraz ou encore à Lady Of Fatima. Un disque que tout amateur de Creedence doit se procurer pour prolonger le plaisir.


Excalibur (1972)

Suite logique du précédent, Tom est en perte d’inspiration, surtout musicale. L’orchestration se fait moins électrique au profit de son d’orgue curieux et de sons expérimentaux. Un disque raté, malgré un ou deux bons moments.


Zephyr National (1974)

Retour à la simplicité pour ce troisième album solo. A noter la présence de Tom , Doug et John tout au long du disque, mais le même John enregistrera ses parties seul un peu plus tard, refusant de rencontrer son ancienne section rythmique. Nous baignons encore dans une ambiance très Creedence, bien qu’un peu moins inspirée que lors du premier album. A noter la chanson Joyful Resurrection , véritable ovni qui semble être sorti d’une séance de CCR. Tom y prend une façon de chanter et un timbre vraiment très proche de John et que dire de ce son de guitare…Un bon disque pour les amateurs de la saga.


Myopia (1974)

Doug et Stu sont toujours présents, mais cela commence à tourner en rond, malgré une superbe ballade : What About Tomorrow. Un disque très moyen, quatre albums en deux ans, cela explique peut être cela....


Ruby (1976)

Malgré mes recherches, je n’ai pas trouvé ce disque.


Rock And Roll Madness (1978)

Malgré mes recherches, je n’ai pas trouvé ce disque.


Deal It Out (1981)

Que dire....la voix est parfaite, la musique un peu mois. Ce n'est pas une catastrophe, mais disons le franchement : on s'ennuie !


Precious Gem (1984)

On se demande dans quelle direction souhaite aller Tom, cela part dans tous les sens. Le plus souvent d’ailleurs dans le mauvais goût, indigne de notre bonhomme. Cela veut sonner moderne et cela sonne ringard. Bien peu d’éléments concrets pour recommander cet achat.


 

Sidekiks (Posthume 1992)

Tom est mort, ce disque l'est également. Un disque sans relief ou les synthétiseurs et autres séquenceurs viennent mettre la panique. Aucun intérêt, hélas...quelle triste fin.



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© Francis Lachet