CHUCK BERRY "If
you tried to give rock and roll another name, you might call it John Lennon LA BIOGRAPHIE
(1) Le Sir John Trio était le groupe du pianiste Johnnie Johnson qui resta des années durant le fidèle ami et musicien de Chuck. Les relations entre les deux hommes se dégradèrent quand Johnnie lui fit un procès, réclament des droits sur des chansons qu’il aurait co-écrites. La justice américaine vient de débouter le pianiste de sa demande. LA DISCOGRAPHIE La première période : Chess Records. Ce sera la période la plus faste et de loin en ce qui concerne les hits. La première session eut lieu le 21 mai 55. Quatre titres furent enregistrés avec en coup de maître : Maybellene et 30 Days (Maybellene sera numéro 1 des charts R’n’B). A la suite de ce succès, Chess organisera une autre séance en décembre de la même année. En 1956, de nombreuses publication de single connurent un grand succès : Roll Over Beethoven, Too Much Monkey Business, You Can Catch Me. Le premier véritable album sortira en mai 1957 sous le nom : After School Session et sera, comme souvent à l’époque, une compilation des différents singles et Eps édités depuis 1955. En 1958 parait Sweet Litlle Sixteen que l’on retrouvera en mars sur le deuxième album : One Dozen Berrys. Mais les choses vont très vite et en mars 1958, Chess sort un 45 tours mythique : Johnny B Goode/Around And Around. S’en suivra toujours sur le mode compilatoire l’album Chuck Berry Is On Top. Cet album comprendra également les classiques Little Queenie, Roll Over Beethoven, Carol, Almost Grown. Toujours peu de temps après sortira un nouveau 45 tours : Back In The USA (Back In The USSR, Back In The US ?). Le matraquage de tube reprendra en 59/60 et verra la naissance de Let It Rock, Bye Bye Johnny, et du LP Rockin At The Hops. Nous voila arrivé en 1961 et Chuck triomphe avec sa chanson I’m Talkin About You. En mars sortira également le nouveau Lp : New Juke Box Hits. Chuck fera son premier séjour en prison entre février 62 et octobre 63 et c’est à peu près au même moment où les groupes Anglais s’empareront de sa musique. Août 63 verra la publication d’un faux live, Chuck Berry On Stage, les applaudissements étant rajoutés sur les enregistrements originaux. Au début de 1964, notre ami sort encore deux hits : Nadine et No Particular Place To Go puis en septembre You Never Can Tell et en novembre Promised Land. Chess sortira (plutot Checker, une filiale) en août un Lp : Two Great Guitars réunissant Chuck Berry et Bo Diddley (autre poulain de l’écurie). Novembre 64 voit la sortie d’un autre Lp : Saint Louis to Liverpool (un remerciement vis-à-vis de son succès en grande Bretagne). Le suivant sortira en avril 65 sous le nom de Chuck Berry In London. Sans hit particulier mais en partie enregistré en Angleterre et de bonne qualité. Novembre 65 c’est la date de sortie de Fresh Berry’s de nouveau sans hit majeur. En juin 1966 Chuck Berry quitte Chess pour Mercury Records. La période Mercury. Durant la période 1966/1969 Chuck Berry va enregistrer 5 albums pour Mercury. Le premier sera : Golden hits qui verra le jour en mars 1967. C’est une sorte de Best off ou Chuck réenregistre les titres Chess les plus connus. Ce disque est diversement apprécié par les fans, certains pensent que les nouvelles versions sont supérieures aux anciennes, d’autres (comme moi) pensent qu’elles n’ont pas grand intérêt, si ce n’est un son plus moderne. En septembre 1967 apparaît Chuck Berry in Menphis. Cet album voit l’arrivée avec bonheur d’une section de cuivres. Le suivant sera le premier véritable live de Chuck Berry, mais au lieu d’y enregistrer ses plus grands succès il va nous livrer un disque de blues : Live at the Filmore East ! Enregistré avec le Steve Miller Blues Band, ce disque est une pure merveille ! Nous nous retrouvons en novembre 1968 pour l’album « From Saint Louis To Frisco ». Cet album tient encore bien la route , mais ne comporte aucun hit. Le dernier concernant la période Mercury sortira en juin 1969 sous le nom : Concerto in B.Goode. Ce disque comporte une plage de 20 minutes du nom de l’album et 5 autres nouvelles chansons. De nos jours il est pratiquement impossible de trouver ce CD. La deuxième période Chess. Novembre 1969 voit le retour de Chuck dans l’écurie Chess, avec la sortie un an après de l’album Back Home (album très difficile de trouver en cd). C’est album contient la chanson : I’m A Rocker qu’Eddy Mitchell adaptera en français sous le nom: Je suis Rocker. En septembre 1971 sort l’album San Fransisco Dues (trouvable difficilement aussi) pas de hit, mais album agréable ! En octobre 1972, nouveau raz de marée avec la sortie de: The London Chuck Berry Sessions. Composé d’une face studio et d’une face Live ce disque fera parler de lui avec le succès impressionnant de My Ding A Ling (Antoine en fera une reprise en français) et sera de nouveau numéro 1 (pour le 45 tours). En août 1973 sort l’album Bio (rien a voir avec l’agriculture). Un très bon album, mais de nouveau sans hit notoire. Le dernier album de cette période sera « Chuck Berry » tout simplement. Il sort en février 1975, toujours aussi bon mais sans hit et quasiment impossible à trouver de nos jours. Ensuite Chuck n’aura plus de maison de disque. Une certaine lassitude l’empêche aussi de s’investire dans une recherche sérieuse. Afin de maintenir son train de vie, il enchaîne concert sur concert jusqu’à la signature en 1979 avec la firme ATCO. Cette collaboration donnera naissance à ce qui est aujourd’hui le dernier album studio de monsieur Chuck: Rock It, avec sa superbe pochette de vaisseau spatial en forme de guitare. Cet album est somptueux et vient nous rappeler que durant la période des synthés, on peut toujours faire du Rock‘n‘Roll. Puis de nouveau rien, jusqu’à ce que la firme MCA mette en chantier un film commémorant les 60 ans de notre ami en 1986. Ce film donnera naissance, en complément, d’un CD, d’une VHS et plus récemment d'un DVD. Les parties chantées voyant la collaboration de Julian Lennon, Eric Clapton, Keith Richards et de bien d’autres artistes. Je vous recommande chaudement le film et le cd. Le film explique parfaitement la condition des « rockers » noirs dans les années 50, les escroqueries dont ils ont été victimes et le cd retrace parfaitement le concert hommage (Voir dans les coups de coeur). Seize ans se sont passés et Chuck n’enregistre plus ! A noter dans le début des années 90 un nouvel album qui fut détruit ainsi que le studio qui l’abritait dans un incendie « suspect » et une collaboration en 1995 avec un rappeur du nom de Shabba Ranks et qui donna naissance à un single mêlant rap et rock du titre : Go Shabba Go ! Un album tout neuf devait sortir pour les 75 ans de Chuck, mais il est de nouveau en retard ! Espérons… NB : j’ai volontairement passé sous silence les innombrables live qui sont sortis pendant les périodes où Chuck n’avait pas de contrat exclusif. Il y en a vraiment beaucoup et la qualité n’est pas souvent au rendez-vous et l’on navigue souvent sur les berges de la piraterie.
Mise à jour Aout 2010 Un conglomérat
de labels ( Geffen, Chess et Universal) sort donc par étape l’intégrale
de Chuck Berry chez Chess. Divisée en trois coffrets de quatre
Cd, cette collection se présente comme ceci :
Commençons donc par la fin puisque c’est le dernier sorti. De plus c’est celui qui regroupe les chansons les plus difficiles à trouver. Revenons un peu sur l’historique, Chuck ayant fait toute sa carrière chez Chess, il signe en 1966 un contrat de trois ans avec le label Mercury. Phil Chess déclara aussitôt : Il reviendra dans trois ans….Belle prophétie car le 9 mai 1970, Chuck signe de nouveau chez Chess, n’ayant pas eu à son goût ce qu’il méritait chez Mercury. Mais les choses ont changé car les frères Chess ont vendu la compagnie à une entreprise nommée GRT (General Record Tape) Malgré cela, Chuck revient donc avec l’intention de confectionner de vrais albums et non plus des compilations de 45 tours comme il le faisait auparavant. Ce coffret voit donc l’édition des albums : Back
Home (Chess LP 1550 année
1970) Cela fait bien plaisir de retrouver ces chansons qui avaient quasiment disparu depuis l’apparition du disque laser. On regrettera que le compilateur ait finalisé son travail en incorporant dans les albums des titres inédits ou des versions alternatives. Il aurait été plus judicieux de retranscrire les albums exactement comme ils ont étés enregistrés puis d’inclure les inédits en bonus. Peut être une volonté délibérée qui permettra la sortie ultérieure des albums dans leurs versions d’origine à l’unité ? Nous serons donc soit obligés d’écouter tel quel, soit de jouer de la zapette, soit pourquoi pas de graver dans le bon ordre. Les titres ne figurant pas sur les disques originaux seront traités en fin d’article de manière séparé. Back Home: Ce qui frappe d’emblée à l’écoute de Back Home c’est le son : là où nous avons laissé Chuck avec un son assez « sec » dans la première période Chess et assez « Chaine HiI Fi » chez Mercury, ici ce même son est limpide, moderne, percutant avec un harmonica très présent. Le disque commence par un très bon rock : Tulane, assez inspirée par Run Joe de Louis Jordan. Have A Mercy Judge est un super blues, très inspiré de sa vie personnelle. Instrumental est comme son nom l’indique un instrumental, typiquement Chuck Berry. Christmas navigue du coté du blues pour notre plus grand plaisir. Gun est encore un instrumental mais cette fois ci plus ambitieux, un vrai morceau de musique mené par l’harmonica. I’m A Rocker est la version originale de Je Suis Un Rocker, adaptée par Eddy Mitchell. C’est un petit chef d’œuvre, au même titre que Tulane. Retour à l’instrumental avec Flyin Home qui est une belle réussite. Fish and Chips est une chanson atypique et rien que pour cela est très réussie. Some People termine l’album, il s’agit d’une chanson à l’exact milieu entre le blues et le rock.
Probablement l’album le plus cohérent de Chuck Berry. Enregistré en seulement cinq jours, les chansons bénéficient de sophistications inédites chez Chuck Berry comme la pédale wha wha (ce n’est pas lui qui en joue), l’écho, la réverbération et la stéréo très poussée. Oh Louisiana est une chanson mid-tempo parfait de moiteur suave. Let's Do Our Thing Together est elle un rock assez calme, mais agrable. Your Lick est un instrumental un peu répétitif mais lui aussi agréable. Festival est un retour au rock and roll avec un piano et une wha wha en folie. Blues en wha wha pour Bound To Lose, une réussite. Bordeaux In My Pirough est également un rock léger et efficace. San Francisco Dues est un nouveau retour au blues tandis que Viva Rock And Roll est lui, comme son nom l’indique est un retour au rock and roll. My Dream est un poème lu sur une musique originale, peu commun mais charmant. Lonely School Days vient clôturer le disque sur un rythme élevé (en fait la chanson est un peu plus vieille que l’ensemble du disque) tout comme Viva Rock And Roll et ne figure pas sur cette compilation. The London Chuck Berry Sessions: Le plus connu de tous ces albums, sûrement à cause du succès mondial de My Ding A Ling. Celui-ci commence par cinq supers titres enregistrés à Londres, évidemment, avec un groupe formé de musiciens venant des Small Faces, de Blind Faith et d’ Argent. Let's Boogie est un super boogie/rock suvi de Mean Old World, blues magnifique de Little Water. I Will Not Let You Go est un rock and roll cent pour cent Chuck Berry : Paroles, musique, Riff, Breack, tout y est. London Berry Blues est comme son nom l’indique un rock ! En fait un instrumental de bonne facture, probablement destiné à recevoir un texte. Faute de temps, il est livré brut. I Love You est une chanson mid-tempo entraînante, pleine de guitares….une réussite. Reelin' And Rockin', My Ding A Ling et Johnny B Goode sont trois prises live du festival de Coventry. De très bonnes prises, les autres, livrées en bonus étant un peu moins bonnes. Bio:
Cet album est le dernier album pour Chess et l’avant dernier album studio de Chuck (Voir Rock It chez Atlantic en 1979) Il a été enregistré en quatre jours et il devait sortir à l’origine en double album (22 chansons furent enregistrées, où sont les autres ? En partie dans les bonus) Swanee River est une bonne cover sans plus. I'm Just A Name est insupportable avec la voix doublée de Ingrid Berry, sa fille). I Just Want To Make Love To You est formidable, une des meilleures reprises de cette chanson, un peu décalée mais parfaitement réussie. Too Late retrouve le même défaut en atténué que I'm Just A Name, quel est l’intérêt de nous imposer Ingrid ? South Of The Border est une chanson sympathique où la voix est doublée par Chuck lui même. Hi Heel Sneakers est une reprise classique, sans grand relief. Encore reprise avec You Are My Sunshine cette fois parfaitement réussie avec une montée en puissance de la voix très interessante. My Babe est la reprise de la fameuse chanson de Willie Dixon : Honnête. Baby, What You Want Me To Do voit encore Ingrid arriver sur un blues magnifique qui aurait gagné avec la disparition de cette même voix au mixage, mais Chuck tenait tellement à la réussite de sa fille) Avec A Deuce, Chuck retrouve sa passion des « vieilles orchestrations un peu jazzy », à l’arrivée une chanson moyenne composée d’éléments piochés un peu partout. Shake Rattle And Roll est une reprise bien sauvage de la version de Big Joe Turner, une parfaite réussite. On retourne un peu dans le sucré sans grande saveur avec Sue Answer, pour finir avec une version intéressante et lente de Don't You Lie To Me. Passons en revue le contenu inédit ou alternatif de ce coffret : Versions alternatives (A) ou inédites (I) Disque 1 Sessions du 21 novembre 1969 3) Untitled Instrumental (I) Morceau instrumental comme l’indique le titre. Probablement une version de travail terminée destinée à recevoir des paroles, mais restée en l ‘état. Intéressant. 4) My Ding A Ling (I) Version studio de l’unique numéro 1 de Chuck. Version plus agréable que la version live en partie du fait de sa plus courte durée. Sessions du 22 novembre 1969 5) Gun (I) Instrumental présenté en version rapide. Pas grand intérêt. 6) Gun (I) Instrumental présenté en version lente. Nettement plus intéressant que la précédente. Ne diffère cependant peu de la version sortie sur l’album Back Home. Sessions du 22 décembre 1969 8) That’s None Of Your Business (I) Version un peu brouillonne mais néanmoins sympathique. Session de juillet 1970 (date précise non connue) My Pad (I) : Poème sans musique ou l’on découvre une face cachée de Chuck Berry Disque 2 Sessions du 3 février 1972 Manchester (Live) 4) Sweet Little Sixteen (I) Complément de l’enregistrement du concert ayant servi de support au London Sessions, cette version est très correcte. 5) Roll Em Pete (I) Version sympathique mais un peu brouillonne et parfois fausse. 6) It’s Hurts Me Too (I) Un des blues préférés de Chuck, il est souvent joué en live. Version honorable. 7) Around And Around (I) Version classique, sans grand relief, le groupe « rame » un peu derrière. 8) Promised Land (I) Toujours classique, bonne version. Disque 3 Sessions du 26 mars 1972 (Live BBC) 4) South Of The Border (I) Titre uniquement inédit aux USA? Chanson humoristique ou Chuck est seul avec une guitare et un piano, une partie des rires étant rajoutés, hélas, mais cela reste une bien belle surprise. Sessions d’octobre 1972 (date précise non connue) 5) Blues # 1 (I) Comme son nom l’indique, il s’agit d’un blues. Titre très classique, reproduisant un blues lent avec le phrasé typique de Chuck. Titre très agréable à écouter. 6) Annie Lou (I) Encore un blues, basse, guitare et chant. Superbe, malgré un mixage curieux. Sessions du 01 mars 1973 8) Me And My Contry (I) Toujours un blues avec orchestre au complet. Rien de bien original, mais cela reste néanmoins superbe.
14) One Sixty Nine Am (I) Instrumental qui ressemble étrangement à un backing track complet de Hello Little Girl. Beau boulot.
Sessions des 30 et 31 mai 1973 1) Roll Away (I) La perle des inédits, un rock and roll magnifique, évidemment rempli des « trucs » de Chuck, mais quel entrain ! Sessions du 26 août 1973 4) Turn On The Houselights (I) Instrumental qui ressemble franchement à un titre de travail. Sympathique. Sessions du 27 août 1974 6) Jambalaya (I) Version classique pour un classique. Agréable sans plus. 7) The Song Of Love (I) Retour à la chanson typée espagnole pour Chuck. Disons le tout net : Aucun intérêt. Sessions du 28 août 1974 11) Johnny B. Blues (I) Pas tellement blues cet instrumental ultra classique, mais bien exécuté. 12) Dust My Broom (I) Version assez sage de ce brûlot. A écouter. Sessions du 29 août 1974
17) Rockin (I) Encore un Instrumental probablement destine à recevoir des paroles et non abouti par manqué de temps ou de paroles. Pas de surprise, mais enjoué. A venir : You
Never Can Tell, His Complete Chess Recordings 1960/1966
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