Les Beatles à Hambourg : L’origine du Pub-Rock ?
Les enregistrements Polydor :
(Avant de rentrer dans les détails des titres enregistrés qui sont au nombre de 8 rappelons le, répondons à la question évoquée plus haut : Comment remplir un double lp avec seulement 8 chansons ? Polydor utilisera , en entretenant la confusion, voir la tromperie, des titres enregistrés avec Tony Sharidan et d’autres « Beat Brothers ». Si Polydor est parfaitement consciente des tripatouillages destinés à faire croire que certains titres sont interprétés par les Beatles, voir même que Sheridan fait partie des Beatles, il n’en sera pas le cas des nombreuses licences vendues par Polydor et bien d’autres maisons de disques subalternes commercialiseront les « Beat Brother » en rajoutant l’ignorance à l’appât du gain. Cela donnera naissance à de nombreuses éditions plus ou moins curieuses mettant en avant le nom Beatles à mauvais escient. Les Beatles enregistrent 7 titres les 22 et 23 juin 1961 :
Mais revenons à la séance Sweet Georgia Brown et Swanee River. Le connaisseur , que vous êtes sûrement, rétorquera qu’il n’a jamais entendu Swanee River par les Beatles ! Et pour cause, on ne sait pour quelle raison, la sortie du 45 tours qui devait en sortir de support fut annulé. La version que l’on peut entendre sur certains disques « Polydor » est une version enregistrée par Tony Sheridan avec les Beat Brothers dans laquelle aucun Beatles n’est présent ! Il est fortement probable que nous n’entendrons jamais la version des Beatles, elle fut probablement détruite par Kaempfert, insatisfait du résultat. Les archives Polydor ont été fouillé et celles de Bert Kaempfert détruites dans un incendie. Les chances de voir réapparaître ce titre cinquante ans après sont donc malheureusement très faibles, mais si ce jour arrive, ce sera un nouveau moment de bonheur, probablement. Il existe dans les archives Polydor un document évoquant une troisième séance d’enregistrement avec , cette fois ci, uniquement les Beatles et pour 12 titres. Cette séance est planifiée pour les 28 et 29 mai 1962. Curieusement prévue après la fin du contrat avec Bert Kaempfert, les séances n’eurent jamais lieu. Qu’avons nous manqué ? Les enregistrements Star Club : En 1977, la firme Lingasong sort un double LP : Live At The Star Club. Ces disques contiennent des chansons interprétées par les Beatles lors de leur passage du 00/00/0000. C’est Adrian Barber, membre du groupe anglais Cas And The Casanovas (Qui deviendra plus tard The Big Three) qui assure l’enregistrement. Il est à peu près certain que le disque tel qu’il sort est un montage de trois sets enregistrés les 25, 28 et 30 décembre 1962. Bien entendu la sortie de ce disque va donner lieu à une immense bataille juridique entre Apple et Lingasong dont le premier jugement (précédant la sortie) du 6/04/1977 rejettera la demande d’interdiction de commercialisation demandée par Apple. C’est donc le 8/04/1977 que 26 chansons sont commercialisées en Allemagne par la firme Bellaphon. Le 13/06/1977 le disque est publiée aux Etats-Unis avec 4 titres supplémentaires, puis partout dans le monde par l’intermédiaire de licences. Ces mêmes licences entraînèrent des « tripatouillages » supplémentaires avec des coupes dans les parties parlées, avec des repiquages à partir du Lp et non du master, avec des modifications dans l’ordre des chansons et dans leur nombre. Tout ceci ayant été précédé par une accélération de la bande d’origine par la firme Lingasong, par la suppression de certains solos et par le montage de chansons à partir de plusieurs sources (certes issues des sessions Star-Club). Pour terminer cette partie, on peut déplorer également la sortie de certains disques comportant la présence de Hully Gully interprétée par Cliff Benett And The Rebel Rousers ! Bref, un grand n’importe quoi. Le 8 mai 1998, la justice anglaise , après un nouveau procès, donne cette fois ci raison à Apple et donc aux Beatles (John Lennon étant représenté par Yoko Ono) et interdit ainsi à Lingasong de commercialiser le Cd (la technologie ayant évolué depuis l’origine de l’affaire) et de restituer les enregistrements. C’est donc à partir de cette date que les enregistrements du Star-Club vont basculer définitivement dans le domaine du disque pirate. Revenons au contenu, il est à peu près certain que les chansons au complet présentes sur les bandes d’origine (donc y compris les chansons non interprétées par les Beatles) devraient se présenter de la façon suivante : Set 1 du 25/12/1962 : 1) Be Bop Alula Set 2 du 28/12/1962 : 1) Sweet Little
Sixteen
1) Road Runner Etudions maintenant le contenu plus en détail ainsi que l’interprétation. Tout d’abord le son : Evidemment, nous pouvons le qualifier de « faible qualité » et il y a des hauts et bas en fonction des labels. Nous pouvons comprendre aisément la volonté farouche d’ Apple de ne pas diffuser ces enregistrements. Les novices, attirés par les Beatles et achetant ce live pourrait en rester là, nous sommes vraiment loin de Sgt Peppers ou Abbey Road. La part belle est donnée au Rock and Roll et principalement à Chuck Berry et Carl Perkins. Un Rock sec, brut, ciselé à coup de Rickenbacker. Dans ces conditions, nous avons donc dans les mains un des premiers enregistrements de Pub-Rock au sens premier du terme (musique que l’on joue dans un pub…) Les Beatles y déploient une énergie convaincante et une cohésion deja remarquable. Ils alternent parfois une chanson plutôt lente pour reprendre encore plus sèchement. Nous avons également les premieres versions enregistrées de chansons que nous retrouverons plus tard sur les disques Emi/Apple comme I Saw Her Standing There, Kansas City, Ask Me Why, Twist And Shout , Mr Moonlight, A Taste Of Honey, Roll Over Beethoven, Long Tall Sally, Till There Was You, Everybody’s Trying To Be My Bany, Matchbox. Preuve s’il en était besoin ne partaient pas dans l’inconnu lorsqu’ils enregistrèrent leurs premiers disques « officiels ». Personnellement, j’ai toujours eu une tendresse particulière pour ces enregistrements (Polydor ou Star-Club) et j’ai toujours cherché à me procurer des Cd les présentant. Je vous propose d’en découvrir quelques uns présentant des valeurs aléatoires. Ce dossier à été rédigé à partir de documentations personnelles et également à partir du très complet livre d ‘ Eric Krasker : Les Beatles 60/62 : Enquête sur un mythe que je vous invite à vous procurer si vous désirez en savoir bien plus. Un grand merci également à Jean Claude Hocquet. Voici deux personnalités avec qui j'ai pu découvrir que je n'étais pas le seul à m'intéresser à la période Hambourg. Un hommage particulier au site Yellowsub.net sans qui rien ne serait arrivé.
Collection Personnelle
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