Le succès de First Offence incita Radar Records à donner une suite relativement rapide à celui-ci. Vic Maile fût reconduit dans son rôle de producteur. Tout sera en place pour retrouver un disque quasiment aussi énergique que le premier. Faisons une petite revue titre par titre de l’album: 1. Talk Talk (Sean Bonniwell): Il s’agit d’un standard du groupe américain Music Machine. Un début en fanfare et le reste à l’unisson. Cette chanson avait le potentiel pour être un hit. Il s’agit à mon avis d’un des sommets de leur carrière discographique. 2. Tell Me What's Wrong (Staines): Première composition de Pete sur ce disque. Elle est déjà complétement dans le ton, à tel point qu'elle deviendra un classique lors des concerts. 3. So Much In Love (Jagger/Richards): Composition de nos chers Rolling Stones (qu’ils n’enregistrèrent jamais d’ailleurs), elle fût donnée en 1966 au groupe Mighty Avengers. Cela n’en reste pas moins un petit bijou. Les Inmates nous montrent, ici encore, que dans les années 80 on peut être plus Stones que les Stones. 4. Stop It Baby: Départ sur un riff accrocheur, Bill nous jette cette chanson à la figure! La rage est partout, y compris dans les chœurs stylés. Les guitares s’entrecroisent avec bonheur pour donner naissance à un solo court mais diablement efficace. 5. Waiting Games (Staines): Première chanson mid tempo du disque, Pete nous propose un morceau de fort belle tenue. Delay et solo rageur sont présents. Tony tricote à merveille sa guitare. Une bonne cuvée! 6. Crime Don’t Pay (Staines): Composition de Peter dans la lignée des standards Ryhtm'n'Blues 70’s. Le travail est remarquable, bien servi par Vic Maile. 7. Feeling Good (Junior Parker): Fin de la face A de l’album original. We’re gonna boogie! Cette fin de face est époustouflante grâce à cette reprise de Junior Walker (1953). Bill nous parle, on écoute, les guitares nous parlent, on écoute, Eddie et Ben martèlent, on écoute. Un must! 8. Heartbeat (Staines): Un riff passé sous Delay, une guitare acoustique et nous voila avec une pièce maîtresse du groupe. Constament jouée sur scène, cette chanson de construction simple et cependant très accrocheuse. Elle fût reprise par Dr Feelgood sur l’album Classic. Reprise un peu triste par rapport à l’original, il faut bien le dire. Il existe une version excellente et live en bonus de l’album Fast Forward réedité par Riverside Records. 9. Why When The Love Is Gone (Ivory Joe Hunter): Reprise des Isley Brothers, nous revoilà plongé dans le Rythm'n'Blues et toujours avec le même bonheur. 10. Sweet Rain (Staines): Intro magnifique, orage, pluie, effets, tout est là pour cette superbe composition mid-tempo. On peut se demander: mais qui à écrit ce superbe titre? Et bien c’est du Peter Gunn (Staines) pur jus! 11. I Can’t Make Up My Mind (Staines): Le Rockabilly boosté, passage quasi obligatoire dans un disque des Inmates. Bien que de bonne facture, cette chanson n’est pas dans mes préférées, peut être en raison de son beat de batterie. Elle est néanmoins percutante par sa durée: deux minutes et c’est bouclé! 12. Show You My Way (Russel): Morceau original et apporté par le batteur Jim Russel, ce titre s’inscrit parfaitement dans le moule Shot In The Dark. Cent pour cent efficace. 13. Some Kinda Wonderful (J.Ellison): Longtemps passage obligatoire des premières années de concerts, cette reprise des Soul Brothers Six est un petit joyau. Toute en retenue, l’électricité est là, à fleur de peau. Rythmique étourdissante, riff dévastateur, Bill nous hurle: can I have a witness? Elle pourrait durer vingt minutes, on ne s’en lasserait pas. La sortie du disque correspond à peu près aux nombreux problèmes que va connaître le staff de Radar Records qui va vite se retrouver avalé par WEA. Et ceux-ci ne mettent pas la même virulence à la promotion des Inmates. L’album sera assez ignoré en Grande Bretagne, mais bien accueilli en France et en Europe. Aux Etats-Unis, c’est Polydor qui le sortira.
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