Heatwave In Alaska

1982 chez WEA
Producteur: Stuart Coleman

1. She's Gone Rockin'
2. Something About You
3. Long Distance Man
4. Broken Hearted
5. You Can Bet
6. Remember, I've Been Good To You
7. Three Little Sisters
8. Unhappy Boy
9. Yeah Yeah Yeah
10. On The Beat
11. Who's Foolin' Who
12. Send Some Of Your Loving


Le voilà donc enfin entre mes mains ce CD. A l’heure ou j’écris ces lignes, je ne sais pas s’il s’agit d’un exemplaire légal ou d’une superbe contrefaçon. Cela me permet au moins de faire la seule chronique qu’il manquait sur le site.

Le troisième album a toujours été un virage dangereux pour chaque groupe. En général, on a plein de choses à dire sur le premier, on continue sur le second, dans la même veine et pour le troisième on se demande dans quelle direction va t’on?

Ici en l’occurrence, il semble que ce soit Warner qui ait demandé aux Inmates de choisir un son plus doux, susceptible de plaire à encore plus de monde. Pour cela, on demande à Vic Maile de rester à la maison et on va chercher Stuart Colman, alors en pleine période de succès grâce à Shakin Stevens. Avec le recul, il est facile de dire: quelle erreur! Ce n’est d’ailleurs pas faux, tant, dès les premières notes on sent que quelque chose ne va pas. Et ce qui ne va pas, c’est clairement et définitivement la comparaison avec les opus produits par Vic Maile. On se prend effectivement au rêve: qu’aurait été le résultat avec Vic aux manettes? On ne le saura jamais, mais on s’en doute un peu… A noter également que dans les interviews publiées sur notre site, Peter Gunn continu de défendre ce disque et Bill Hurley déclare le détester!

Faisons une petite revue titre par titre:

1. She’s Gone Rockin (Donnelly): Cela démarre bien, avec cette composition de Ben qui deviendra un classique obligatoire lors de chaque concert. Tout est en place, on note déjà une nouvelle fois le fantastique boulot de Tony. La voix de Bill est mise légèrement en retrait par rapport à d’habitude, elle est également plus douce. Volonté de production? Probablement. Il en sera de même jusqu’à la fin du disque.

2. Something About You (Holland/Dozier/Holland): On commence un peu à déchanter. Le choix de la chanson était-il judicieux? Je ne sais pas. Le morceau est hyper produit avec des cuivres partout, du piano et les instruments des Inmates. Le tout donne un résultat un peu fourre tout. Ce n’est pas le son Inmates que nous aimons…

3. Long distance Man (Peter Staines): Basse ronflante en entrée et guitares bien présentes, le mid-tempo estompe les différences de production. Un bon titre.

4. Broken Hearted (Peter Staines): On pourrait dire quasiment la même chose que pour la précédente. La chanson est également bien soutenue par une section de cuivres.

5. You Can Bet A Broken Heart (Phil Everly): J’imagine Bill souffrant le martyre en enregistrant ce titre. Qui a eu l’idée de reprendre cette chanson sans grand intérêt? Encore un coup de Stuart Colman? Je n’en sais rien, mais la magie des Inmates a toujours été de transcender les reprises, ici c’est vraiment très poussif.

6. Remember, I’Ve Been Good To You (Womack/Carter/Tines): Passage sur un titre plus Soul, on y sent un Bill plus à l’aise. Le reste est bien en place. Bonne reprise avec toujours les inévitables réserves de production.

7. Three Little Sisters (Russel): Tiens, une composition de l’ami Jim Russel! Le groupe repart, Bill s’éclate, les guitares et la basse dont leur travail avec merveille. L’occasion est bonne pour rappeler à quel point Jim est un fantastique batteur. La production étant légère sur ce titre cela en devient un des meilleurs titres.

8. Unhappy Bou (Peter Staines): De nouveau un mid-tempo où Bill arrive à pousser la voix, malgré un sous mixage. Bon travail des guitares. Je suis, encore, obligé de dire que moins on entend la façon de produire de Stuart, mieux l’on se porte…

9. Yeah, Yeah, Yeah (Peter Staines): Rock'n'Roll! Visiblement, les Inmates ont eu la permission de se déchaîner et ils en profitent! Superbe titre!

10. On The Beat (Difford/Tilbrook): Nous sommes confrontés, une nouvelle fois sur ce disque à la reprise qui n’apporte rien contrairement au talent des Inmates pour cet exercice de style. Bon titre? Mauvais Titre? Difficile de se faire une opinion, cela s’écoute avec un certain plaisir, sans plus.

11. Who’s Foolin Who? (Price/Walsh/Barri/Omartian): Je suis désolé de me répéter, mais nous rentrons dans le mid-tempo et la magie opère de nouveau! La production est épurée, tout est clair et l’on entend bien Bill. Superbe…

12. Send Some Of Your Lovin, My way (Peter Staines): Cette chanson vient clôturer le disque, disque qui m’avait laissé sur ma faim lors de sa sortie. Aujourd’hui c’est différent, mon LP est usé depuis des lustres et c’est la première fois que je l’écoute en entier depuis quasiment vingt ans!

L’exemplaire écouté possède en bonus:

13. Me And The Boys (Terry Adams): Bill Hurley a déclaré détester cette chanson sorti en 45 tours, il n’est pas le seul, c’est une quasi catastrophe, cela sonne vraiment pas comme du Inmates, la voix de Bill est ridiculement enregistrée et mixée, merci Stuart… Nous sommes à des milliers de kilomètres de la version de Dave Edmunds par exemple.

14. Betty Lou (Inmates): Face B du 45 tours ci dessus, les Inmates se déchaînent! Pourquoi ce titre ne figure t’il pas sur l’album? Encore un mystère, tant cela cogne dans tous les sens. Encore une fois la voix de Bill est maltraitée par monsieur Colman, mon dieu, mais pourquoi lui a t’on fait subir cela?

L’heure de la conclusion est arrivée: en essayant de prendre un peu de recul, nous pouvons dire que l’album possède en lui tous les ingrédients pour en faire un grand disque. Malheureusement Warner et Stuart Colman en ont décidé autrement. A l’arrivé, nous avons donc un disque moyen qui laissera Bill dans une dépression nerveuse et fera indirectement le bonheur de Barrie Masters pour la suite. Un beau gâchis, qui s ‘écoute malgré tout avec un brin de nostalgie et de plaisir, il faut bien le dire. Quant au mixage, on ne sait plus trop qui a fait quoi, car l’ambiance de cette époque était très tendue. Stuart Colman avait rendu une copie que les Inmates trouvèrent mauvaise, ils demanderont alors à Will Birch et Paul Riley de revoir cela, mais Stuart s’y opposa. Finalement c’est Pete et Bill qui finiront le mix de l’album, ce qui explique encore plus les différences de vues au sujet de ce disque entre eux deux. Warner, via WEA a commis de grosses erreurs sur ce projet et Stuart Colman c’est comporté comme un filou (comme par hasard, il possède les droits en Angleterre de la chanson proposée en face A du 45 tours…), avec cela, comment voulez vous prétendre à la succession de Vic Maile? Impossible…

Dernière chose: Pour chroniquer ce CD, j’ai été amené à l’écouter plusieurs fois au casque et là, plus de doutes, il s’agit bien d’une contrefaçon, hélas.


 
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